Les studios de yoga ne remplissent plus leurs salles, mais les espaces consacrés à la danse « feel good » explosent.
C’est toujours quand on en est privé, que l’on se rend compte à quel point quelqu’un ou quelque chose nous ont manqué. L’essor actuel des studios de danse, de Paris à Londres en passant par New York, est-il lié à la fermeture longue durée des dancefloors pendant le confinement? Sans doute. Durant cette période, la danse est devenue la star d’Instagram et de TikTok, concentrant toutes les envies du moment. Inconsciemment, on a revêtu cette méthode de tous ses attributs rituels et cérémoniels millénaires. Saviez-vous qu’à l’ère paléolithique, on pratiquait la danse de la pluie pour conjurer le sort, celle de la guerre ou de la chasse pour se donner du courage? En 2021, le monde a dansé pour éloigner la pandémie. Et, en 2022, lui reconnaît toutes ses vertus libératoires. Danser c’est le mouvement, une grande secousse de vie.
Que l’on parle de ballet, de hip hop ou de tango, la danse est à la fois un sport, un art, un rite, un divertissement et un moyen de développement personnel. Tout ensemble ou au choix. La danse exprime des idées et raconte une histoire… sans requérir ni technique ni équipement. C’est l’exutoire ultime, du corps et de l’esprit. Dans les sociétés primitives, couplée aux chants et à la musique, elle était déjà utilisée dans ce but. Ce n’est pas un hasard si les enfants la pratiquent instinctivement et renouvellent l’exercice à l’envie. Ils expérimentent très vite que cela fait du bien, que cela rend heureux, même. De plus en plus accessoirisée de mouvements de yoga, de fitness ou de pilates, la danse fait une entrée retentissante dans l’univers du bien-être.
“Danser est définitivement l’un des moyens les plus simples et les plus efficaces de reprendre contact avec son corps”
Pourquoi se sent-on si bien après avoir passé une nuit à danser avec des amis? Parce que danser recèle un potentiel de guérison que l’on commence à explorer en psychanalyse, avec notamment l’art thérapie : DRT (Dance Rythmée par la Thérapie), Danse extatique ou Dance Movement Therapy (née aux Etats-Unis)… Au-delà des bienfaits cardiovasculaires, articulaires et musculaires (la danse gaine, redresse la posture et raffermit), c’est l’ensemble de l’organisme qui y trouve son compte. La danse diminue le taux de cortisol, lié au stress, pour produire au contraire de la sérotonine, des endorphines, de la dopamine, toutes ces molécules de la bonne humeur et de l’estime de soi. Elle agirait même sur l’hippocampe, centre de la mémoire, de la concentration et de l’apprentissage dans le cerveau – on l’utilise de plus en plus dans la prise en charge des maladies dégénératives.
Dans un studio ou seul chez soi, pour encore plus de lâcher-prise, danser est définitivement l’un des moyens les plus simples et les plus efficaces de reprendre contact avec son corps, de relâcher ses émotions négatives et de booster son esprit (voire sa créativité). Soit, les trois piliers du wellness tant recherché aujourd’hui.
